Un Voyage De L'ceil a L'autre Ou Maldoror Traverse Le Miroir. Quelques Remarques Sur L'identite Et Le Flou Dans Les Chants De Maldoror (Analysis of Poetic Novel, The Songs of Maldoror, By Isidore Ducasse) (Critical Essay)

By Romance Notes

Un Voyage De L'ceil a L'autre Ou Maldoror Traverse Le Miroir. Quelques Remarques Sur L'identite Et Le Flou Dans Les Chants De Maldoror (Analysis of Poetic Novel, The Songs of Maldoror, By Isidore Ducasse) (Critical Essay) - Romance Notes
  • Release Date: 2006-03-22
  • Genre: Language Arts & Disciplines

Description

LES Chants de Maldoror sortent de l'ombre en 1874, quatre ans apres la mort encore inexpliquee de l'auteur, Isidore Ducasse dit le comte de Lautreamont. (1) L'ombre, c'est effectivement l'un des themes les plus marquants des Chants dont les pages sombres, a peine eclairees de furtifs eclairs illuminant des scenes d'une violence rare, entrainent le lecteur vers des marecages desoles (Ducasse 123). Des le titre le lecteur est deroute : Maldoror est-il l'auteur des Chants ou s'agit-il de chants dont Maldoror serait le sujet ? La preposition de presente une ambiguite pour placer le lecteur d'emblee dans une situation de doute, dans l'ombre, le forcant a se demander dans quel univers il vient subitement d'etre projete. (2) Apres avoir montre la place de l'ombre et du flou dans le texte en general, cet essai, qui touche a un domaine encore peu explore, se penchera en particulier sur Maldoror et la place que l'ombre et le flou occupent dans sa quete d'une d'image et d'une identite. Ducasse favorise les plaines vides, les paysages montagneux ainsi que les lieux marins. Les contours des paysages sont distants, indiscernables, brumeux, pour que le lecteur sente, ressente, pressente les emotions engendrees par la narration, mais ne soit ni gene ni aide par des details qui troubleraient ses sensations et attireraient son attention sur des elements qui ne jouent, en fait, qu'un role negligeable, et qui permettraient au lecteur de s'orienter. L'aspect onirique du texte ajoute au ton fantastique des Chants, placant le lecteur dans un univers ou irreel, reve et realite s'entremelent : Qu'il arrive, ce jour fatal, ou je m'endormirai ! Au reveil mon rasoir, se frayant un passage a travers le cou, prouvera que rien n'etait, en effet, plus reel (Ducasse 298). L'accumulation des objets qui s'animent et l'ombre des arbres se transformant sans apparente raison si ce n'est le vent, procurent au texte le ton d'un imaginaire feerique sinistre. Il fait generalement nuit ou il s'agit de la tombee de la nuit, moment de la journee ou la vue s'accoutume peniblement a la perte de lumiere, ou tout est flou, gris, entre chien et loup, ni tout a fait une chose, ni reellement une autre. (3) Les personnages sont egalement a peine dessines. Non seulement la majorite des jeunes garcons (Reginald, Falmer, Mario, Lohengrin, Elsseneur...) ne reviennent que rarement au coeur de la narration une fois leur strophe achevee, mais chacun des adolescents (dont l'age et la physionomie sont flous) apparait enveloppe d'un halo de fumee, a travers un brouillard narratif :